Toulouse : une centrale photovoltaïque pour revaloriser le site accidenté d’AZF
L’ancien site de l’usine d’AZF de Toulouse accueillera d’ici 2020 la plus puissante centrale photovoltaïque urbaine de France.
En plus de permettre la revalorisation d’une zone foncière polluée inhabitable, ce projet témoigne une nouvelle fois de l’engagement de Toulouse Métropole en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et du développement des énergies renouvelables.
Ces deux objectifs sont notamment inscrits dans un plan Climat Air Énergie territorial ambitieux qui vise à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre de la métropole toulousaine d’ici 2030.
Toulouse concrétise ses ambitions écologiques
Approuvé par délibération le 28 juin 2018, le plan Climat Air Énergie de Toulouse a été définitivement adopté le 27 juin dernier. Cet outil opérationnel de développement durable est un programme d’actions qui a notamment pour objectifs d’atténuer l’impact des activités du territoire sur le climat, d’améliorer la qualité de l’air pour les citoyens toulousains et de favoriser la transition énergétique locale.
C’est dans ce contexte que la mairie de Toulouse développe depuis plusieurs années des projets à haute valeur ajoutée environnementale (écoquartier de la Cartoucherie, téléphérique urbain sud…) et favorise la production d’une énergie plus respectueuse de l’environnement (production de chaleur renouvelable, installations de panneaux solaires en toiture au futur Parc des expositions et sur les bâtiments de Toulouse Métropole à Marengo…).
La métropole toulousaine comptera bientôt un autre projet renouvelable d’envergure.
La société Urbasolar a en effet posé le mercredi 28 août le premier panneau photovoltaïque de la centrale solaire de l’Oncopole. Lorsqu’elle sera fonctionnelle (mise en service prévue courant 2020), cette unité de production d’électricité 100% renouvelable sera la plus puissante de France en milieu urbain.
Un projet renouvelable financé via un partenariat public / privé
La future centrale solaire de l’Oncopole sera implantée sur le terrain de l’ancienne usine accidentée d’AZF. Elle alignera près de 35.000 panneaux photovoltaïques sur une zone de quelques 25 hectares réhabilités.
Ses concepteurs estiment qu’elle devrait produire annuellement 19.350 MWh d’électricité, soit un volume capable de répondre aux besoins de plus de 4.000 foyers (ou encore une majeure partie de la consommation annuelle des bâtiments publics de Toulouse, estimée à 25 GWh).
« C’était un projet en gestation au sein des services de Toulouse Métropole depuis 2015 et après avoir remporté l’appel d’offres émis par la collectivité en 2017, le chantier a démarré il y a seulement quelques mois », précise Stéphanie Andrieu, directrice générale d’Urbasolar, société héraultaise sollicitée à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt de la Régie municipale d’électricité pour assurer la conception, la construction et l’exploitation de la centrale.
En raison des importantes contraintes du projet, le coût de la centrale solaire de l’Oncopole est estimé à 12,4 millions d’euros. Ces fonds seront récoltés via un important partenariat public / privé. En plus de Toulouse Métropole et Urbasolar, le projet bénéficiera en effet de fonds issus de l’Agence régionale Energie Air Climat de la Région Occitanie et la régie municipale d’électricité de Toulouse.
De plus, les Toulousains pourront participer au financement de ce projet via la société coopérative d’intérêt collectif Citoy’enR en charge de récolter les investissements citoyens à hauteur de 5% du montant total du projet.
Revaloriser une zone foncière accidentée et inondable
La centrale solaire de l’Oncopole est développée dans le périmètre de la ZAC Oncopole, sur les terrains de l’ancienne usine d’AZF. Depuis l’explosion de cette usine pétrochimique en 2001, cet espace urbain en zone inondable faible est fortement pollué. Des caractéristiques qui empêchaient jusqu’à présent le développement de projets immobiliers d’habitation.
Le projet renouvelable de Toulouse Métropole et Urbasolar va donc permettre de revaloriser une zone foncière importante qui était jusqu’à présent inutilisée.
Cette renaissance a cependant nécessité quelques aménagements techniques, et notamment l’utilisation de pieux insérés dans le sol pour surélever les panneaux solaires à 1,20 mètres du sol (au lieu des 50 centimètres habituels).
Enfin, autre originalité, la centrale solaire de l’Oncopole intègre une dimension esthétique. Elle a en effet été développée en Land art, une tendance de l’art contemporain qui vise à associer art et nature dans le traitement des paysages. L’objectif est de réduire la « pollution visuelle » générée par ce projet sur le paysage urbain.
« Le projet intègre une pixellisation de l’image vue du ciel grâce à des panneaux colorés intercalés entre les panneaux photovoltaïques, pour créer des effets visuels qui changent en fonction de l’angle de vision, visibles du ciel, par avion, mais aussi à partir du futur téléphérique urbain », explique Stéphanie Andrieu.