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Traitement et recyclage du combustible usé : un processus bien huilé !

Malgré les interrogations du récent rapport Pompili, le traitement et le recyclage des combustibles nucléaires constituent une étape incontournable de l’industrie nucléaire française. Dans ce domaine, la France affiche un savoir-faire reconnu dans le monde entier, comme le prouve le récent accord signé en Chine.

Fin juin 2018, Orano et China National Nuclear Corporation (CNNC) ont signé via leurs filiales respectives, Orano Projets et CNLA, un contrat historique visant à lancer les travaux préparatoires pour la réalisation d’une usine de recyclage nucléaire d’une capacité de 800 tonnes.

La construction du premier établissement chinois de ce type pourrait débuter dès la fin de l’année 2018, près de 100 employés d’Orano étant déjà mobilisés sur le projet.

Confirmée lors de la visite du premier ministre Édouard Philippe en Chine, cette étape majeure fait suite à l’accord commercial conclu en janvier par Orano Projets et CNLA en présence des présidents Xi Jinping et Emmanuel Macron.

La future usine chinoise sera construite sur le modèle de celles d’Orano La Hague (Manche) et d’Orano Melox de Marcoule (Gard). Si l’expertise française en matière de traitement et de recyclage du combustible usé s’exporte aussi loin, c’est qu’elle repose sur une pratique éprouvée depuis plus de 40 ans, qui place la France au rang de leader mondial.

Alors que l’économie circulaire commence seulement à faire l’unanimité pour le plastique, le verre ou encore les métaux, l’industrie nucléaire hexagonale a fait du cycle fermé le pilier de son fonctionnement grâce à un processus de traitement initié dès 1976 à La Hague.

Aujourd’hui, 96 % de la matière (95 % d’uranium et 1 % de plutonium) peut être réutilisée pour fabriquer de nouveaux combustibles, ce qui permet d’économiser 25 % de l’uranium naturel.

En termes d’énergie produite, 1 gramme de plutonium (ou 100 grammes d’uranium) équivaut ainsi à 1 tonne de pétrole, 1,5 tonne de charbon, 2,5 tonnes de bois ou 11 MWh d’électricité.

L’assemblage de combustibles usés avec d’autres à l’état naturel, baptisé MOX, permet de fournir 10 % de l’électricité issue du nucléaire, pourvoyant ainsi à plus de 7 % de la consommation électrique française. Grâce au recyclage de l’énergie nucléaire, la France a déjà largement atteint les objectifs fixés par le GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avec une électricité décarbonée à plus de 95 %.

Déchets nucléaires : la performance du système de traitement français

Principal argument des opposants à l’atome, le traitement des 4 % de combustibles non-réutilisables fait lui aussi l’objet d’une procédure bien rodée.

Conditionnés dans des colis vitrifiés et stockés sur les sites de La Hague et de Marcoule, les déchets nucléaires ont vu leur volume et leur radiotoxicité respectivement divisés par 5 et 10. Ils représentent à présent moins de 200 m3 par an, soit 5 grammes par habitant ou le poids d’une pièce d’1 euro.

Cette quantité ne prend évidemment pas en compte les déchets étrangers traités en France, qui sont ensuite renvoyés dans leur pays d’origine.

Afin de pouvoir continuer à stocker les résidus non-recyclables dans des conditions optimales de sécurité, l’État et les acteurs du nucléaire français planchent depuis 25 ans sur la construction d’un centre industriel de stockage géologique (Cigéo), qui devrait voir le jour dès 2030 à Bure (Meuse).

Mais alors que les autres industries sont tenues depuis peu de réutiliser leurs produits usagés, un rapport parlementaire remis le 5 juillet 2018 par les députés Paul Christophe et Barbara Pompili interroge sur la pertinence des méthodes de traitement et même du recyclage dans le secteur nucléaire, pourtant précurseur en la matière.

Dans leur recommandation n°19, les élus invitent ainsi à « mener une réflexion sur la poursuite ou non du retraitement des combustibles usagés, ceux-ci n’étant majoritairement pas réutilisés et présentant plusieurs risques ».

Un point de vue pour le moins surprenant au regard de la part quasi-totale de matière recyclée (96 %) et de l’ampleur du dispositif de protection sur les installations de traitement.

À La Hague, 140 gardes armés surveillent les bassins où sont refroidis les combustibles usés. La zone est par ailleurs contrôlée en permanence par un radar, entourée de nombreux barrages et interdite de survol à moins de 2 000 mètres d’altitude.

Semblant ignorer ces mesures, le rapport Pompili préconise également dans la recommandation n°16 de préférer une solution d’entreposage à sec des déchets non-recyclables plutôt qu’en piscine.

Jusque-là privilégié en France, le refroidissement dans l’eau est pourtant reconnu comme « plus rapide », « facilit[ant] les opérations de retraitement » et, au final, « incontournable » car obligatoire avant un éventuel entreposage à sec, notent toutefois les parlementaires.

D’où le sentiment de confusion qui s’installe au fur et à mesure de la lecture du document…

À l’heure de dresser le bilan de la consultation publique sur la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie), pas sûr que le rapport Pompili et ses recommandations pour le moins bancales fassent mouche auprès de l’exécutif.

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