Transition énergétique: les îles du Finistère avancent malgré des freins
Les îles bretonnes de Sein, Molène et Ouessant se sont félicitées vendredi des avancées réalisées depuis le lancement en 2015 d’un vaste programme de transition énergétique visant à parvenir d’ici 2030 à une consommation 100% renouvelable, tout en regrettant des freins réglementaires.
« Depuis trois ans beaucoup de choses ont été faites », a assuré à l’AFP le maire d’Ouessant et président de l’Association des îles du Ponant Denis Palluel.
« Il y a aussi plein de promesses qu’il faut transformer avec un objectif de 50% d’énergies renouvelables d’ici 2023 et 100% d’ici 2030 », a poursuivi l’édile, soulignant la nécessité de « déverrouiller certains freins techniques, mais surtout réglementaires », en référence notamment à la loi littoral qui empêche l’installation d’éoliennes près des côtes.
Le projet de loi Elan qui favorise l’installation d’éoliennes sur des territoires de taille réduite comme les îles et devrait être définitivement adopté d’ici la fin de l’année devrait lever ce frein.
Les économies d’énergies réalisées en trois ans sur ces trois îles non interconnectées au réseau électrique du continent, ainsi que sur Batz et Saint-Nicolas des Glénan, deux autres îles du Finistère, s’élèvent à 2.120 MWh par an –un foyer consomme en moyenne entre 9 et 20 MWh par an–, selon l’Association des îles du Ponant. L’objectif initial était de parvenir à une économie de 429 MWh par an.
Sur la même période, elles ont économisé 637 m3 de fioul et réduit leurs émissions de CO2 de près de 26% par rapport à 2014. Elles ont produit 229 MWh d’énergies renouvelables, soit 2,5% de leurs besoins en énergie.
L’île de Sein est la plus en avance dans ce domaine grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques sur différents bâtiments publics, avec 11,7% de ses besoins énergétiques couverts par les énergies renouvelables.
L’île espère aussi installer à terme une éolienne de 35 mètres de haut pouvant produire 250 KWh, capable de couvrir 50% des besoins de l’île.
Ouessant attend à nouveau à partir de début octobre l’hydrolienne D10 de la société Sabella, avant l’installation d’ici 2 ou 3 ans de deux machines plus puissantes (D12) de 1 MWh chacune, afin de produire de l’électricité grâce aux courants marins. L’île compte aussi installer une éolienne et construire une centrale photovoltaïque.
Les îles de Bréhat, Batz, Groix, Belle-Ile, Houat, Hoëdic, Arz et l’Ile aux moines, connectées elles au réseau électrique du continent, tendent aussi à parvenir à une certaine autonomie énergétique.