Satisfait de son premier trimestre, Siemens joue la prudence pour la suite
L’industriel allemand Siemens s’est montré satisfait mercredi de ses résultats au premier trimestre, malgré les difficultés persistantes de sa division énergie et des prévisions annuelles maintenues sur leur ligne prudente.
Siemens a annoncé une hausse de 12% de son bénéfice net au premier trimestre de son exercice décalé 2017/2018, à 2,21 milliards d’euros, et une très légère progression de 3% de son chiffre d’affaires à 19,82 milliards d’euros (mais de +1% hors effet de change et de périmètre).
Le carnet de commande du conglomérat – qui fabrique aussi bien des turbines que des trains ou des scanners médicaux – s’est particulièrement rempli sur ce trimestre, avec un chiffre poussé par le secteur des transports et du numérique en hausse de 7% à 22,48 milliards d’euros (hors effet de change).
« Les conglomérats à l’ancienne n’ont pas d’avenir, nous devons préparer le Siemens nouvelle génération », a déclaré le patron Joe Kaeser lors d’une conférence de presse, assumant le virage entrepris par le groupe pour se délester des branches les moins performantes.
Le coeur historique d’activité de Siemens, l’industrie, est en effet de nouveau plombé par les difficultés de sa division « Energie & Gas ». Son résultat opérationnel est en recul de 14% à 2,2 milliards d’euros sur ce trimestre.
La branche énergétique du groupe, qui produit principalement des turbines à gaz, est sur la sellette, avec la suppression de près de 7.000 postes en Allemagne et à travers le monde annoncée fin 2017.
« Il y a encore un marché pour les turbines à gaz, mais il va se réduire et il ne sera plus en Europe (…) Agir avec responsabilité, c’est agir aujourd’hui quand nous sommes en position de force », s’est défendu M. Kaeser, accusé par les syndicats d’avoir sacrifié des emplois sur l’autel de la rentabilité du groupe, pourtant en bonne forme financière.
En revanche, la division de transports (Mobility) de Siemens, en passe de fusionner avec le géant français du rail Alstom malgré la tempête judiciaire en France, se porte bien. Siemens Mobility a engrangé un bénéfice trimestriel en hausse spectaculaire de 38% à 225 millions d’euros.
Sa filiale éolienne Siemens Gamesa (éoliennes) se redresse aussi, avec un doublement (+103%) de ses commandes.
Pour 2018, le groupe dit s’attendre à « un tableau contrasté (…) avec des dynamiques défavorables dans les activités de production énergétique et un climat géopolitique qui pourrait restreindre l’investissement ».
Pour 2018, Siemens annonce toujours un bénéfice annuel par action dans une fourchette située entre 7,20 et 7,70 euros.
Conformément à ces prévisions, traditionnellement jugées « conservatrices » par les analystes, l’industriel table sur une marge de son activité industrielle de 11% à 12% en 2018 et une progression « modeste » de son chiffre d’affaires annuel.
Le groupe bavarois, qui tenait également mercredi matin à Munich son Assemblée générale annuelle, gagnait vers 11h00 GMT en Bourse 0,56% à à 121,86 euros, sur un marché en hausse de 0,15%.
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