Trump relance un gigantesque projet de gazoduc en Alaska, malgré les enjeux climatiques
Donald Trump ne cache pas son ambition de dynamiser la production d’hydrocarbures aux États-Unis. Fidèle à son slogan de campagne « Drill, baby, drill », il a récemment annoncé un projet colossal : la construction d’un gazoduc en Alaska, l’un des plus grands du monde selon ses propres termes.
Lors de son discours devant le Congrès américain le 4 mars dernier, le président des États-Unis a révélé travailler activement sur ce chantier d’envergure. Ce gazoduc, baptisé « Alaska LNG », s’étendra sur environ 1 300 kilomètres et transportera près de 100 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour. L’objectif est clair : stimuler l’exportation vers l’Asie, notamment vers le Japon, les Philippines et Taïwan, qui ont manifesté leur intérêt.
Estimé à 44 milliards de dollars (environ 41 milliards d’euros), ce projet repose sur un investissement massif du groupe américain Glenfarne. Son entrée en service ne devrait cependant pas avoir lieu avant 2030.
L’idée d’un gazoduc en Alaska ne date pas d’hier. Dès la fin des années 1960, après la découverte de vastes gisements d’hydrocarbures sur la côte nord du territoire, plusieurs tentatives ont été entreprises. Un premier projet dans les années 1970 avait été abandonné pour des raisons économiques, tandis qu’un autre, soutenu par la gouverneure de l’époque Sarah Palin, n’a pas abouti malgré l’intérêt de grandes compagnies pétrolières comme ExxonMobil et BP.
Trump s’inscrit ainsi dans cette tradition en annulant les restrictions imposées par son prédécesseur Joe Biden sur les forages en Alaska. Selon lui, tous les permis nécessaires sont déjà obtenus, ce qui devrait accélérer la mise en œuvre du projet.
Si ce projet s’annonce comme une aubaine pour l’industrie fossile et les exportations américaines, il suscite une vive inquiétude chez les défenseurs du climat. En augmentant significativement l’exploitation et l’exportation de gaz naturel, l’Alaska LNG risque d’aggraver les émissions de gaz à effet de serre, alors que la planète fait face à une crise climatique majeure.
L’acheminement du gaz jusqu’à un terminal situé à Nikiski, près d’Anchorage, puis son expédition par méthaniers à travers l’océan Pacifique, posent également des questions en matière d’impact écologique et de respect des engagements environnementaux internationaux.
Malgré les réticences de la communauté scientifique et des militants écologistes, Trump semble déterminé à aller jusqu’au bout de ce projet, qui symbolise sa politique énergétique basée sur l’exploitation intensive des ressources fossiles. Reste à savoir si cette initiative verra le jour et quelles en seront les conséquences à long terme, tant sur le plan économique que sur celui de la préservation de l’environnement.
COMMENTAIRES
Trump, comme de nombreux participants à ces forums sur l’énergie , croit en savoir plus long sur le climat et son évolution que les climatologues eux-mêmes, notamment ceux du GIEC dont les conseils ne lui conviennent pas.