Le Turkménistan annonce avoir remboursé sa dette à la Chine pour un gazoduc
Le président turkmène, Gourbangouly Berdymoukhamedov, a annoncé que son pays avait « entièrement » remboursé sa dette de plusieurs milliards de dollars à la Chine pour la construction d’un gazoduc, ont rapporté samedi les médias d’Etat.
La Chine a investi des milliards de dollars dans le développement de l’industrie du gaz au Turkménistan, pays très reclus d’Asie centrale, s’imposant comme la destination principale des exportations turkmènes.
Les principaux projets de Pékin dans cette ex-république soviétique riche en hydrocarbures comprennent le gazoduc qui relie l’est du Turkménistan à la Chine en passant par l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, ainsi que le développement du gisement de Galkynych, le deuxième plus grand champ de gaz au monde.
M. Berdymoukhamedov a affirmé que le Turkménistan avait remboursé « à l’heure et entièrement » à la Chine les prêts octroyés pour la construction du gazoduc et le premier stade du développement du gisement de Galkynych, selon le journal d’Etat Neutralny Turkmenistan.
Un vice-Premier ministre turkmène, en charge des hydrocarbures, Chakhym Abdourakhmanov, a pour sa part souligné, lors d’une rencontre avec le président, avoir reçu une confirmation de la Banque de Développement de Chine le 8 juin, selon la même source.
Ni le président turkmène, ni le vice-Premier ministère n’ont précisé le montant remboursé.
Lors d’une visite au Turkménistan en 2011, Jiang Chaoliang, président de la Banque de Développement de Chine à l’époque, avait déclaré que son établissement avait octroyé un prêt de 8,1 milliards de dollars aux autorités turkmènes pour le développement des projets gaziers.
Inauguré en 2009, le gazoduc reliant l’Asie centrale à la Chine a actuellement trois branches.
Une quatrième branche connue comme la « Ligne D », qui passerait par le Kirghizstan et le Tadjikistan, doit encore être construite.
Les exportations de gaz turkmène vers la Chine dépassent en général 30 milliards de mètres cubes par an, soit des volumes six ou sept fois supérieurs à ceux fournis à la Russie, le deuxième plus grand importateur des hydrocarbures turkmènes.
Le pays d’Asie centrale est très dépendant des exportations de gaz naturel et avait subi le choc de la baisse des cours en 2014.
Même si les médias officiels s’enthousiasment régulièrement sur la croissance économique du pays, M. Berdymoukhamedov avait appelé en mars les créanciers étrangers à lui donner plus de temps pour payer sa dette extérieure, un rare aveu de difficultés économiques.
Les hydrocarbures représentent plus de 90% des exportations turkmènes.