Turquie : un accord tripartite pour son 3ème projet nucléaire
Alors que le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, annonçait au mois d’octobre dernier la volonté du gouvernement de construire une troisième centrale nucléaire dans les cinq prochaines années, le projet pourrait bien prendre forme plus rapidement qu’escompté. Le groupe américaine Westinghouse Electric, la compagnie chinoise State Power Technology Corporation (SNPTC) et Elektrik Üretim AS (EUA), la compagnie d’électricité turque, ont en effet annoncé ce lundi 24 novembre, la signature d’un accord ouvrant la voie à de nouvelles négociations exclusives pour le développement et la construction d’une centrale nucléaire de quatre unités en Turquie.
Ce cycle de négociations devrait s’étaler sur une période de six mois et permettre d’aborder toutes les activités liées à la construction et à l’exploitation de cette nouvelle centrale, à savoir, l’approvisionnement en combustible nucléaire, la maintenance, l’ingénierie et le traitement des combustibles usés.
La compagnie américaine, filiale du groupe japonais Toshiba, qui souffre elle aussi du fort ralentissement du marché du nucléaire depuis l’accident de Fukushima, s’est montrée particulièrement enthousiaste à l’idée d’une nouvelle collaboration avec la Turquie. Comme l’a déclaré Westinghouse dans un communiqué, « notre compagnie est ravie d’avoir l’opportunité de développer sa technologie de pointe en Turquie » et d’accompagner ce pays dans l’expansion de ses capacités de production atomique.
Deux projets de centrales nucléaires sont actuellement en cours en Turquie et pourraient selon les estimations être opérationnels d’ici 2023 pour un coût évalué à plus de 40 milliards de dollars. Le premier baptisé Akkuyu et situé dans la province de Mersin, sera réalisé en partenariat avec la Russie suite à un accord de collaboration nucléaire signé entre l’Agence Rosatom et le ministère turc de l’énergie en 2011. Le chantier devrait débuter au printemps 2015.
Le second, un projet de 4.800 MW, est prévu dans la province de Sinop au nord de la Turquie. Il sera réalisé avec l’aide d’un consortium franco-japonais composé des groupes Mitsubishi (MHE) et GDF Suez et sera équipé de réacteurs Atmea 1 développé par MHE et Areva.
Rappelons enfin que la Turquie s’appuie aujourd’hui fortement sur le gaz naturel qui représente près de 46 % de sa production d’électricité pour une facture annuelle de 60 milliards de dollars. Un coût considérable qui motive depuis plusieurs années le gouvernement à faire du développement de l’énergie nucléaire une cause nationale.
Crédits photo : Bouarf