UE: les aides aux régions charbonnières ont peu contribué à les verdir (rapport)
Les aides européennes aux grandes régions productrices de charbon ont « eu peu d’impact » sur leur transition énergétique, a regretté mercredi la Cour des comptes de l’UE.
Dans un rapport d’audit, l’institution basée au Luxembourg s’est penchée sur sept régions-clés dans cinq Etats membres (Allemagne, Pologne, République tchèque, Roumanie, Espagne) qui ont bénéficié au total de 12,5 milliards d’euros de financements au titre de la politique de cohésion de l’UE entre 2014 et 2020.
Alors que « toutes ces régions étaient confrontées à une forte baisse de la production de charbon et que son extraction n’était plus une activité viable », les fonds européens ont été dépensés « à des fins de cohésion territoriale mais sans accorder d’attention à cette transition », estiment les auteurs.
Entre 5% et 19% seulement de ces aides ont été dévolues aux infrastructures énergétiques, sans « impact majeur sur la capacité de production des renouvelables » ni sur les économies d’énergie.
Pire: le charbon local a souvent été « remplacé par des importations ou par d’autres combustibles fossiles ». En République tchèque, la production de houille a chuté de 60% en Moravie-Silésie entre 2014 et 2019, mais comme les importations de charbon ont gonflé dans le même temps, les émissions de CO2 issues de la combustion de houille n’ont diminué que de 32%.
Sur la même période en Pologne, la production de houille a diminué de 25% en 2014-2020, mais sa consommation n’a baissé que de 15%, les importations remplaçant partiellement la production locale. En Espagne, le charbon a été massivement remplacé par le gaz, tandis qu’en Lusace (Allemagne) les mines actives ont gonflé leur production pour compenser celle d’un site fermé.
Les aides aux régions charbonnières ont vocation à se poursuivre. Lancé en 2021, le « Fonds pour une transition juste », doté de 19,3 milliards d’euros sur six ans, vise à les accompagner avec des financements ciblés.
« Mais la Commission européenne n’a procédé ni à une analyse appropriée des résultats obtenus grâce aux financements précédents dans ces régions, ni à une analyse des besoins restants (…) Ces fonds risquent d’être dépensés sans que la transition ait lieu », déplorent les auditeurs. Et la crise énergétique due à la guerre en Ukraine « accroît ce risque », poussant une partie des pays à recourir davantage à leurs centrales à charbon.
COMMENTAIRES
LE « Greenwashing » ça lave souvent les yeux des petits citoyens de tout esprit critique !!! Et ça lave aussi l’esprit critique de no hommes politiques…
Mais où est donc passé l’argent distribué !???
La France a été spoliee dans cette histoire car elle aurait dû recevoir des subsides en contrepartie des fermetures de réacteurs nucléaires.
Des subsides pour Qui !? pour les opérateurs d’ENRi !?
La spoliation, cela a été l’ARENH !!!
@Serge,
Avez-vous les « magnifiques » résultats de ENGIE et notamment grace au Nucléaire en Belgique (près de 1 milliard de profits en 9 mois !!!)
Sacré Rochain !!!
La France a surtout fait la connerie d’arrêter une centrale nucléaire en parfait état, d’abandonner la centrale surgénératrice sans en tirer les enseignements utiles, et d’abandonner le projet Astrid avec le Japon.
Une pure honte.