L’UE veut accélérer les projets d’interconnexions électriques
La Commission européenne a dévoilé vendredi une liste de plus d’une centaines de nouveaux « projets d’intérêt communs » dans le domaine de l’énergie, destinés à aider au développement rapide des interconnexions électriques entre pays de l’Union européenne.
Ces projets, qui bénéficient de financements européens, sont essentiels pour construire « l’Union de l’Energie », grand dessein de la Commission Juncker, et visent à relier les réseaux électriques des Etats membres entre eux.
L’exécutif européen a pour objectif qu’au moins 10% de l’électricité produite par un Etat puissent être transportés vers l’un de ses voisins d’ici 2020, et 15% d’ici 2030. Dix-sept Etats membres ont déjà atteint leur cible de 2020.
« Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour intégrer la péninsule ibérique, l’Europe du Sud-Est ainsi que la Pologne et l’Irlande », a souligné le commissaire à l’Action pour le Climat Miguel Arias Canete lors d’une conférence de presse.
Le développement des interconnexions doit aussi servir l’intégration de l’électricité issue des énergies renouvelables, autre grand chantier de l’UE lancé pour atteindre ses objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Cette production « propre » d’électricité arrive en grande partie de la périphérie de l’UE.
Dans sa « communication » sur le renforcement des réseaux énergétiques publiée vendredi, la Commission estime qu’il faudra environ 180 milliards d’euros d’investissements jusqu’en 2030 pour « moderniser et élargir » les réseaux européens.
Le projet de liaison sous-marine dans le Golfe de Gascogne, entre la France et l’Espagne, est de la plus « haute priorité » pour la Commission afin de rattacher la péninsule ibérique au reste du continent.
« A l’heure actuelle, les niveaux d’interconnexion insuffisants dans les régions comme la péninsule ibérique sont un obstacle à la pénétration des énergies renouvelables et à une convergence plus approfondies des prix », souligne la Commission dans son rapport.
Autre projet d’envergure, l’interconnexion entre la France et l’Irlande, prévue pour 2025, dont l’importance paraît d’autant plus grande depuis la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE: il s’agira de la première connexion directe entre l’Irlande et l’Europe continentale.
Entre la date effective du retrait britannique, attendu fin mars 2019, et la finalisation de ce projet, l’Irlande ne sera plus reliée directement au réseau communautaire.
Le projet, emmené par le gestionnaire français RTE et son équivalent irlandais EirGrid, doit permettre de transporter 750 mégawatts d’électricité, de quoi alimenter 450.000 foyers. La Commission lui a accordé fin juin un financement de 4 millions d’euros.