L’UE renforce sa politique de démocratisation des « transports propres »
Les véhicules à motorisation thermique sont pointés du doigt pour leur bilan environnemental catastrophique. En raison des quantités astronomiques de combustibles fossiles qu’il contribue à brûler, le secteur des transports est en effet un des segments les plus polluants de nos économies : on estime qu’il est responsable de plus d’un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone. La démocratisation des modes de transports plus respectueux de l’environnement représente ainsi un enjeu majeur des politiques environnementales. La Commission Européenne, soucieuse d’accélérer la transition vers des véhicules à motorisation électrique, a présenté début novembre une mise à jour de son paquet Mobilité. Objectif : favoriser la « mobilité propre » pour renforcer la lutte contre le changement climatique.
L’Europe réaffirme ses engagements
L’Union Européenne (UE) a décidé de prendre le problème de la motorisation thermique à bras le corps. Soucieuse d’accélérer la réduction des émissions polluantes du secteur des transports, la Commission a présenté son deuxième volet du Paquet Mobilité. Après les mesures axées sur le transport routier, la branche exécutive de L’UE souhaite passer à la vitesse supérieure en matière de démocratisation des véhicules à faible et nulle émission carbone.
Pour rappel, l’UE s’est engagée dans le cadre de l’accord de Paris à réduire de 40% ses émissions polluantes d’ici l’horizon 2030. Pour atteindre cet ambitieux objectif, la Commission souhaite s’appuyer sur les nouvelles mesures de son Paquet Mobilité, toute une batterie de mesures qui vise à réduire les émissions de CO2 des véhicules utilitaires légers, à favoriser le transport combiné et à promouvoir les carburants alternatifs.
« Avec l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, la communauté internationale s’est engagée à progresser vers une économie moderne à faible intensité de carbone, alors que l’industrie automobile se transforme en profondeur. L’UE doit saisir cette occasion de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial, certains pays tels que les États-Unis et la Chine progressant très rapidement. Pour citer un exemple, la part de l’UE dans les ventes mondiales de voitures particulières neuves est passée de 34% avant la crise financière à 20% aujourd’hui », explique la Commission dans un communiqué de presse.
Favoriser les motorisations plus respectueuses de l’environnement
Soucieux d’encourager les constructeurs automobiles à concevoir des véhicules plus propres, la Commission a décidé de revoir ses objectifs en matière de réduction des émissions moyennes de l’ensemble de la flotte du Vieux Continent. Concrètement, les émissions de dioxyde de carbone des véhicules neufs immatriculés dans l’UE à partir de 2025 devront être de 15% inférieures à celles de 2021. En 2030, cette réduction devra s’élever à 30%.
« Nous sommes entrés dans une ère de transformation économique favorable au climat. L’ensemble de propositions présenté aujourd’hui met en place les conditions qui permettront aux constructeurs européens de devenir leaders plutôt que suiveurs dans le processus de transition énergétique au niveau mondial. Il les encouragera à fabriquer les voitures les plus propres et les plus compétitives, donc les meilleures, leur permettant ainsi de regagner la confiance des consommateurs », a déclaré Maroš Šefčovič, vice-président responsable de l’union de l’énergie.
Les membres de la Commission estiment que ces nouvelles normes permettront des économies de carburant non-négligeables pour les usagers. Sur la base d’une durée de vie de 15 ans, l’achat d’une camionnette neuve en 2025 entraînera des économies pouvant s’élever à 2.300€. En 2030, avec le renforcement des normes anti-émissions, cette économie pourrait se chiffrer à 3.800€.
Enfin, le Paquet Mobilité comprend une directive qui vise à favoriser les solutions de mobilités propres dans les appels d’offres publics. Il s’agira pour les institutions publiques de stimuler la demande en véhicules électriques tout en favorisant leur démocratisation.
Investir dans les carburants alternatifs et le transport combiné
La Commission souhaite également réduire les émissions polluantes du secteur des transports en développant les carburants alternatifs. Un plan d’action prévoit notamment de promouvoir l’utilisation des carburants plus respectueux de l’environnement (et notamment de ressources comme l’électricité, le gaz naturel ou encore l’hydrogène).
« Une enveloppe allant jusqu’à 800 millions d’euros disponibles pour une combinaison de subventions et de prêts ou pour des instruments financiers » est notamment envisagée pour le déploiement transeuropéen d’infrastructures pour les carburants alternatifs. L’objectif des membres de la Commission est d’accroître l’investissement et de renforcer l’adhésion des consommateurs tout en multipliant les actions mises en place au niveau national.
Enfin, la Commission Européenne a clairement affiché sa volonté de soutenir le transport combiné, qui favorise l’utilisation de différents modes pour le transport de marchandises. Il s’agit de proposer une révision de la directive relative à ce secteur afin de rendre son fonctionnement plus facile « et plus compétitif que le seul transport routier » auprès des professionnels du transport.
Pour les membres de la Commission, l’extension des mesures de soutien au transport combiné « permettra aux sociétés de tirer plus facilement parti des mesures d’incitation, encourageant ainsi l’utilisation combinée de camions et de trains, barges ou navires pour le transport de marchandises ».