L’UE discute de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes
Les 27 pays de l’UE discutent de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes, après la découverte d’un grand nombre de corps dans la région de Kiev, a indiqué mardi un responsable européen à Luxembourg.
« Il y a des discussions sur ce qui peut être fait dans le secteur de l’énergie, comme le charbon et le pétrole », a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, avant une réunion des ministres des Finances de l’UE à Luxembourg pour débattre du contenu d’un cinquième paquet de sanctions européennes.
« Pour la Commission européenne, c’est définitivement une option. Mais nous avons besoin de trouver un consensus parmi les Etats membres », a-t-il reconnu.
Les Vingt-Sept sont divisés sur la question des sanctions qui nécessitent l’unanimité. La Pologne et les pays baltes poussent pour des mesures sévères visant le secteur de l’énergie qui est une des principales ressources de la Russie pour financer la guerre en Ukraine.
Mais d’autres pays, essentiellement l’Allemagne, mais aussi l’Autriche, sont très réservés, en raison du coût infligé à leur activité économique très dépendante des énergies fossiles russes.
Le ministre des Finances autrichien, Magnus Brunner, a reconnu que des mesures touchant le charbon seraient discutées mardi, sans mentionner le pétrole.
« Nous devons faire attention avec les sanctions et envisager calmement leurs conséquences pour nous-mêmes. Si nous sommes plus touchés que la Russie, alors cela n’a pas beaucoup de sens », a-t-il dit.
La Russie est le premier fournisseur d’énergies fossiles de l’UE. Elle représente à elle-seule environ 45% des importations de gaz et de charbon, et 25% de celles de pétrole.
Le ministre allemand des Finances Christian Lindner a exclu lundi un embargo sur le gaz russe. « Nous devons envisager de dures sanctions, mais à court terme, les livraisons de gaz russe ne sont pas substituables » et les interrompre « nous nuirait plus qu’à la Russie », a-t-il déclaré, refusant de dire si des sanctions sur le charbon et le pétrole étaient sur la table.
« Il y a un travail intense en cours sur les sanctions avec l’espoir de faire adopter un nouveau paquet mercredi ou jeudi » au cours d’une réunion des ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles, a confié lundi un diplomate européen.
Le président français Emmanuel Macron a évoqué des sanctions individuelles et des mesures sur « le charbon et le pétrole », afin de répliquer aux crimes de guerre attribués par les Occidentaux à la Russie.
« La détermination des États membres à renforcer les sanctions contre la Russie est totale et le président de la République a été très clair sur le fait qu’il pouvait y avoir dans ces sanctions le secteur énergétique », a déclaré mardi le ministre français des Finances Bruno Le Maire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé les forces russes d’avoir tué des civils à Boutcha, mais le Kremlin a démenti toute responsabilité et affirmé que les images avaient été fabriquées par Kiev.