UE: les Etats membres s’accrochent aux tarifs réglementés de l’électricité
Les Etats membres de l’UE, réunis lundi à Bruxelles pour discuter de la réforme à venir du marché de l’électricité, se sont accrochés aux tarifs réglementés en faveur des consommateurs les plus vulnérables, contre l’avis de la Commission.
Les ministres de l’Energie de plusieurs Etats membres, dont la France, la Hongrie, le Portugal ou la Roumanie, se sont opposés à la proposition de la Commission, qui souhaite éliminer en cinq ans les tarifs réglementés à destination des consommateurs les plus vulnérables.
Ces tarifs « n’empêchent pas l’émergence des tarifs de marché », a souligné la secrétaire d’Etat française, Brune Poirson, à son arrivée à Bruxelles pour ce conseil des ministres de l’Energie.
De son côté, le commissaire à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete, invité au débat public qui s’est tenu lundi, a estimé que les tarifs réglementés « sont en contradiction avec un marché de l’énergie qui fonctionne ».
Le texte de compromis des ministres évoque simplement le caractère « temporaire » de ces tarifs spéciaux.
Maintenant que les 28 sont tombés d’accord sur leur position commune, une négociation va débuter avec le Parlement européen, co-législateur, et la Commission.
Outre ce point précis, la révision de la réglementation du marché de l’électricité selon les 28 vise plus généralement à le faire gagner en flexibilité et à « donner plus de pouvoir au consommateur », par exemple en lui garantissant l’accès à des compteurs « intelligents » ou en permettant de mieux rattacher au réseau les collectivités ou individus qui produisent de leur propre énergie.
Le texte fait partie du gigantesque projet de réforme dévoilé par la Commission en décembre 2016 – un « paquet Energie propre » d’environ un millier de pages – pour aligner l’UE avec ses engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat fin 2015, au travers de la révision de pas moins de huit législations communautaires.