Ukraine: l’UE appelle Gazprom à respecter les contrats
La représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en visite lundi à Kiev, a appelé Gazprom a « respecter ses obligations contractuelles », après le refus du géant gazier russe de reprendre ses livraisons vers l’Ukraine.
Mme Mogherini a indiqué avoir abordé avec le président ukrainien Petro Porochenko « la récente décision de Gazprom de suspendre ses livraisons prépayées vers l’Ukraine ».
« Nous sommes d’accord sur le fait que que Gazprom doit respecter ses obligations contractuelles », a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de l’Etat ukrainien, réitérant que l’Union européenne était « prête » à servir d’intermédiaire entre Kiev et Moscou dans ce nouveau contentieux.
Des « consultations très intenses » sont menées « ces derniers jours » notamment par le commissaire européen chargé de l’Energie Maros Sefcovic, a-t-elle indiqué plus tard dans la journée, lors d’une rencontre avec des étudiants à Kiev, refusant de donner davantage de précisions.
Un nouveau conflit gazier entre Kiev et Moscou a éclaté le 1er mars, à la suite d’une décision de la Cour d’arbitrage de Stockholm ordonnant à Gazprom de payer 2,56 milliards de dollars à l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz pour solder tous leurs contentieux.
Ce jugement a provoqué la colère de Gazprom, qui a refusé de reprendre ses livraisons comme prévu et dit vouloir rompre son contrat avec Kiev, en vigueur jusqu’en 2019.
Les deux pays ont déjà connu plusieurs « guerres du gaz » entre 2005 et 2009, dont certaines avaient perturbé les fournitures russes vers plusieurs pays européens dont une partie, de moins en moins élevée, transite par l’Ukraine.
Kiev et Moscou sont à couteaux tirés depuis l’arrivée au pouvoir à Kiev d’autorités pro-occidentales à la suite du soulèvement du Maïdan pendant l’hiver 2014 et au renversement de l’ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie.
Ce soulèvement a été suivi par l’annexion en mars 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie et par le déclenchement d’un violent conflit dans l’est de l’Ukraine entre séparatistes prorusses soutenu par Moscou et forces de Kiev, qui a fait depuis plus de 10.000 morts.
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