Un G7 bavarois de bon augure avant la conférence sur le climat de Paris
C’est à Elmau en Bavière que la chancelière allemande Angela Merkel avait réuni les chefs d’État et de gouvernement du G7. Le climat était l’un des sujets majeurs de ce nouveau sommet. Les dirigeants ont adopté lundi des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 et de renoncement graduel aux énergies fossiles. C’est de bon augure avant la conférence internationale cruciale prévue à Paris en fin d’année, même si comme souvent peu d’engagements concrets et d’actions nouvelles pour y parvenir ont été définis.
Le communiqué publié a l’issue du sommet en Bavière des dirigeants des sept puissances industrielles, se prononce en faveur d’un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre « dans le haut de la fourchette de 40 % à 70 % d’ici 2050 par rapport à 2010« . Ces pays s’engagent à « faire leur part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme ».
Pour parvenir à ces résultats, les pays veulent s’efforcer « de transformer les secteurs énergétiques d’ici 2050« . En d’autres termes, favoriser les énergies renouvelables au détriment du charbon, du pétrole et du gaz. Ils réaffirment leurs engagements de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 (fonds publics et privés) pour des initiatives pro-climat et ainsi aider les pays en voie de développement.
Les pays européens du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) étaient d’accord pour adopter un objectif ambitieux, afin d’envoyer un signal fort en direction de la communauté internationale qui doit établir sa feuille de route pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés par rapport à l’ère pré-industrielle. Japon, Canada et États-Unis dont le mix énergétique accorde une large place au charbon étaient plus réticents. Avec cet accord, le G7 peut maintenant s’adresser d’une seule voix aux autres pays et notamment aux gros pollueurs que sont les émergents, Chine, Inde, Russie, Brésil…
Coté réaction, le président français François Hollande, qui a fait du sujet l’une de ses priorités, s’est félicité d’engagements « ambitieux et réalistes ». Barack Obama quant à lui a parlé « d’accord solide » et c’est « le résultat de négociations difficiles » selon Angela Merkel. On notera aussi que « Elmau a tenu ses promesses« , pour Martin Kaiser, de Greenpeace. « Il s’agit d’une déclaration historique qui annonce la fin de l’ère des énergies fossiles » , s’est félicité le collectif European Climate. Mais à Bonn, où se déroulaient des négociations multilatérales de préparation du COP21, certaines réactions étaient plus mesurées. Il est souligné que les pays du G7 formulaient des objectifs pour tous, mais prenaient eux-mêmes peu d’engagements concrets.
Cependant tout est en place en vue de la conférence COP21 de l’ONU à Paris en décembre, qui doit définir la marche à suivre au niveau mondial pour limiter le réchauffement de la planète en maintenant la hausse de la température globale dans la fourchette de 2° C d’ici à la fin du siècle. Espérons bien sûr le meilleur pour la planète.
Crédit photo : Number 10
COMMENTAIRES
« Les pays européens du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) étaient d’accord pour adopter un objectif ambitieux, afin d’envoyer un signal fort »
Allo non mais allo quoi, allo.
Le signal fort serait de renoncer à la limitation arbitraire de la part du nucléaire en France et à la « sortie » en Allemagne.