USA: l’amélioration énergétique des bâtiments menacée par Trump
Les programmes américains d’amélioration énergétique des bâtiments – dont l’un est menacé de suppression par l’administration Trump – ont permis de réaliser jusqu’à 30% d’économies d’énergies dans les ensembles commerciaux et de bureaux de Los Angeles, selon une étude.
Des chercheurs de l’Université de Californie (UCLA) ont étudié près de 179.000 bâtiments et les trois programmes en cours, basés sur le volontariat.
« Nous avons vu qu’avec ces programmes, l’efficacité énergétique (des bâtiments) s’améliorait significativement », explique Magali Delmas, économiste de l’environnement.
« Cela montre que des programmes volontaires peuvent permettre d’économiser de l’énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. »
Parmi ces mesures, le dispositif de certification « Energy Star », menacé par l’équipe Trump, propose des crédits d’impôts et abattements pour encourager les propriétaires immobiliers à agir (isolation, nouveaux modes de chauffage, etc.).
Dans le monde, les bâtiments représentent environ un tiers de l’énergie consommée.
Selon cette étude parue lundi dans la revue Nature Energy, si seulement 20% des bâtiments à usage professionnel aux États-Unis suivaient ces programmes, cela permettrait d’économiser l’équivalent de 2,8 millions de tonnes de charbon par an (de quoi alimenter en électricité 860.000 maisons américaines).
Parmi les trois programmes, un a été mis en place par une organisation non-caritative, les deux autres par le gouvernement fédéral (Energy Star, qui dépend de l’EPA, l’Agence pour l’environnement, et le Better Building Challenge du département à l’Énergie).
Selon l’EPA elle-même, Energy Star a permis d’éviter 2,7 milliards de tonnes de GES et réduit la facture d’électricité des usagers de 430 milliards de dollars (400 mds d’euros).
Le président Donald Trump, qui a mis en doute la réalité du réchauffement climatique, doit signer mardi un « décret sur l’indépendance énergétique », qui supprimera plusieurs décisions de Barack Obama visant à protéger le climat.
Et le projet de budget remet en cause plusieurs dizaines de programmes de l’EPA, dont Energy Star, qui est pourtant un dispositif volontaire et non une réglementation.
« Sans le soutien et les informations fournies dans le cadre d’Energy Star, les bénéficiaires ne peuvent mesurer l’efficacité de leurs actions de rénovation, » souligne Mme Delmas.
Le premier projet de budget de Trump, transmis mi-mars au Congrès, qui aura le dernier mot, prévoit d’amputer le budget de l’EPA de 2,6 milliards de dollars (sur 8,3 mds), notamment en supprimant 3.200 postes.