Venezuela: vers une hausse du prix de l’essence… quasi gratuite
Le gouvernement vénézuélien envisage d’augmenter le prix de l’essence, qui est pratiquement gratuite dans le pays, où sont arrivés des navires iraniens chargés de carburant dans un contexte de grave pénurie, a déclaré mercredi le président Nicolas Maduro.
« L’essence que nous avons apportée de l’étranger, d’Iran et d’autres pays, nous l’avons réglée en dollars, et beaucoup de gens me disent que l’essence, il faut la payer, et je suis d’accord », a déclaré M. Maduro lors d’une réunion avec des ministres diffusée à la télévision d’Etat.
Cinq navires transportant de l’essence et du pétrole ont été envoyés au Venezuela par l’Iran dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis, qui ont exprimé leur « préoccupation » quant aux relations de plus en plus étroites de Caracas avec Téhéran.
Trois des navires sont déjà arrivés. Dans un pays qui connaît une inflation galopante — la plus élevée au monde, projetée par le FMI à 15.000% en 2020 — et une monnaie qui se déprécie constamment, le prix de l’essence est quasi gelé depuis deux décennies.
Le Super 91 vaut 0,00001 bolivar le litre et le Super 96 coûte 0,00006 bolivar. Un dollar, selon les taux officiels, équivaut mercredi à 196.049 bolivars.
Les pénuries de carburant au Venezuela ont créé un marché noir où, en revanche, l’essence coûte jusqu’à 3 dollars le litre.
La dernière augmentation du prix du carburant a été décrétée en 2016, la seule depuis l’arrivée au pouvoir de l’ancien président socialiste Hugo Chávez (1999-2013), mais les tarifs sont restés bas.
M. Maduro avait promis de ramener les prix à des niveaux « internationaux », mais ne l’a jamais fait.
La production pétrolière du Venezuela a chuté, s’élevant à un peu plus de 600.000 barils jour, selon l’Opep, contre plus de 3 millions il y a dix ans.
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