Vers une nouvelle organisation des heures pleines et creuses pour l’électricité d’ici 2025
Le dispositif « heures pleines, heures creuses », introduit il y a plus de cinquante ans, va faire l’objet d’une révision importante pour mieux s’adapter aux usages actuels de consommation énergétique. Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’Énergie (CRE), a annoncé que cette évolution serait mise en œuvre progressivement à partir de mi-2025. Cette refonte vise à répondre aux nouveaux pics de consommation énergétique et à optimiser l’utilisation des ressources.
Une histoire ancrée dans la gestion de la consommation
L’offre « heures creuses – heures pleines » remonte aux années 1960, lorsque EDF a introduit ce dispositif pour inciter à un meilleur étalement de la consommation électrique. Quelques années plus tard, l’offre « EJP » (Effacement Jours de Pointe) a été introduite pour encourager les consommateurs à réduire leur utilisation lors des pics de demande. Ces offres ont ensuite évolué vers le tarif « Tempo », qui repose sur des plages tarifaires modulées.
Aujourd’hui encore, ces dispositifs permettent de lisser la consommation et d’éviter les surcharges sur le réseau électrique, particulièrement en hiver autour de 19 heures. De nouveaux pics apparaissent toutefois à d’autres moments, notamment en matinée ou durant l’été, avec la popularisation des systèmes de climatisation.
Une refonte adaptée aux évolutions des usages
La CRE souhaite adapter les heures creuses aux nouveaux profils de consommation et à l’évolution du mix énergétique. Une consultation publique a été menée pour proposer des plages horaires plus cohérentes avec l’offre énergétique actuelle. Selon la CRE, l’énergie photovoltaïque, largement disponible entre avril et octobre, rendrait pertinente l’introduction d’heures creuses en début d’après-midi, en complément des plages nocturnes actuelles.
Ainsi, les huit heures creuses quotidiennes seraient réparties différemment : cinq heures seraient maintenues la nuit, tandis que deux à trois heures seraient décalées dans l’après-midi.
Un dispositif qui touche des millions de consommateurs
Près de 40 % des foyers et petites entreprises, soit environ 15 millions de clients, sont déjà concernés par ces offres à effacement. EDF, avec son offre « Tempo », domine ce marché, mais d’autres fournisseurs proposent également des options adaptées, telles que les « super heures creuses » pour la recharge des véhicules électriques.
La CRE envisage également d’introduire des variations saisonnières, avec des plages horaires différenciées entre hiver et été, tout en tenant compte des spécificités locales.
Un calendrier progressif jusqu’à 2027
Cette transformation s’étalera sur plusieurs années. Les décisions finales seront prises en janvier 2024, sur la base des retours de la consultation publique. La mise en œuvre commencera à l’été 2025 et s’achèvera aux alentours de l’été 2027. Ces ajustements permettront de mieux répondre aux besoins des consommateurs et aux contraintes du réseau électrique, tout en favorisant une utilisation plus équilibrée des ressources énergétiques.
COMMENTAIRES
C’est une évidence, et cela va se développer partout.
Faut-il des milliers d’organisations qui travaillent sur ce sujet pendant des décennies pour prendre une décision aussi simple ?
@Marc,
Vu le clivage de nos sociétés actuelles, les évidences n’existent plus (presque 9% des Français sont « platistes » ! Et aux USA ce serait 15%…).
Par contre économiquement et pour limiter le poids des ENRi sur les Finances Publiques donc sur les contribuables et la Dette, ainsi que l’ACCISE sur le prix de l’Elec de tout le monde, il est plus qu’urgent de passer à des heures creuses en milieu de journée (au moins 6 mois par an – Avis perso le changement d’heure est propice à un changement de créneau des Heures creuses pour de multiples raisons)
APO: des prix de l’électricité corrélés aux prix spots.
Cela me parait l’idéal et plus précis que de nouvelles heures pleines / heures creuses, même si ces dernières peuvent néanmoins être mises en place, effectivement, au moins pendant les 6 mois les plus ensoleillés.
Il y a aussi la question importante des week-ends.
Des prévisions 3 jours à l’avance, voire 5 pour les personnes qui veulent bénéficier d’un tarif très faible à certaines périodes.
Avec la croissance des ENRv en Europe, cela va devenir indispensable partout.
Les moyens de régulation par les STEP sont largement dépassés, même si ceux-ci continueront à avoir une rôle important.
C’est sans doute prématuré car nous sommes loin d’avoir une surproduction d’électricité aux heures ou l’on consomme le plus entre 8h et 16h.. Il faudrait peut être rapatrier en journée les activités que l’on avait déportées des les années 60 vers la nuit pour consommer les production nucléaires nocturnes. Et faciliter la conversion des activités industrielles fonctionnant au fossiles vers l’électricité… Non?
Avec le retour d’expérience des prix négatifs en Allemagne quasi exclusivement sur le créneau « solaire » et par sur des petits volumes en 2024. Et vu les installations de PV faites en 2024 dans toute l’Europe et il y en aura davantage en 2025, il est plus que temps de passer beaucoup d’heures creuses (à minima 6 mois par an) de 10-11h00 le matin jusqu’à 16-17h00 l’après-midi ! La population mettra quelques années à s’y habituer…
Nota : Les industries on beaucoup changé par rapport aux industries d’hier. Et comme les machines (donc l’énergie) sont partout alors les industriels suivront les prix avantageux pour eux avec toutefois les contraintes d’amortissement des machines… Les usines, très souvent en poste, vont peut-être voir les changements de poste affectés par les créneaux de production et les pointes, mais l’amortissement des machines étant aussi un cout important dans bien des cas, le travail nocturne va bien évidemment continuer (pour avoir plus de postes et plus de production par machine…). Que le créneau 18-21h00 soit abandonné à certaines époques de l’année est logique…
Je cite ds le texte
« Selon la CRE, l’énergie photovoltaïque, largement disponible entre avril et octobre, rendrait pertinente l’introduction d’heures creuses en début d’après-midi, en complément des plages nocturnes actuelles ».
Perdre les élections mène à tout ! Même à la tête de la CRE en parachute doré !
Pour changer d’atmosphère et paraphraser Arletty : Wargon vous avez dit wargon est ce que j’ai une « tête » de Wargon !
Le message est intéressant mais quand même tardif. Il manque l’ambition de fortement réduire le prix aux consommateurs, prive et industriel, pour redevenir compétitif par rapport a nos concurrents. L’Europe va devoir concurrencer avec les USA comme site de production si nous voulons garder une industrie Européenne. Donc changer la tarification est parfait mais n’a pas ou peu d’influence sur notre compétitivité. Beaucoup lus important est d’assurer la flexibilité du réseau, créer une multitude de productions, prive et industrielle ce qui fera baisser les couts et le prix.
Définie l’impossible comme but. L’Example du Notre Dame montre qu’on en est capable. € 20 cts comme prix aux consommateurs mais arrêter de payer €160 .pour qu’une Eolienne puisse tourner aux frais des contribuables.
@Willem,
Les prix de marché négatifs aux heures de plein soleil coutent aux consommateurs et aussi aux industriels (directement et indirectement – inflation des prix de l’électricité pour leurs employés !). Cela profite à des opérateurs du marché (trader et autres) mais peu aux consommateurs qui vont payer via l’état ou l’ACISE les compensations aux producteurs à prix garanti…
Avoir des heures creuses aux heures de plein soleil permettraient de consommer mieux cette électricité avec des prix « moins » négatifs…
D’autre part, cela permettrait de mieux consommer le Nucléaire la Nuit sur la plaque européenne avec moins de Gaz…
Qui a intérêt à ce que les heures creuses en milieu de journée ne se développent pas ? (même juste 6 mois par an !?)
Avis Perso ce sont les Gaziers… Plus quelques antinucléaires forcenés pour continuer de faire bouffer de la merde à cette filière décarbonée… (et peut-être quelques pro-nucléaires qui pensent que cela va limiter les ENRi à court/moyen terme)
Mais aussi et surtout certains opérateurs financiers sur les Marchés financiers qui peuvent ainsi spéculer et vendre des « couvertures » diverses dans un marché en dent de scie (tout cela coute et rapporte beaucoup d’argent à très peu de personnes…).
Bref nous sommes encore une fois contraint par des Lobbys par forcément amis qui ont des objectifs divergents en règle générale, mais capable de s’associer pour des intérêts funestes et pas pour le bien du consommateur « moyen » qui devra payer et trouver l’argent pour payer… (Ces richesses captées par peu de monde ne serviront que peu dans l’économie réelle et dans l’industrie européenne… On ne marche pas sur la tête mais à reculons face à des quasi-évidences de bon sens…)