Le groupe Vinci s’engage à utiliser 90% de béton bas carbone en 2030
Le géant français du BTP et des concessions Vinci s’est engagé jeudi à mettre en oeuvre 90% de béton bas carbone dans ses constructions en 2030, avec pour objectif de réduire de 40% ses émissions de CO2 d’ici la fin de la décennie.
« Vinci Construction a l’ambition de développer l’usage de ces bétons pour la réalisation de tous types d’ouvrages, bâtiments comme infrastructures, et s’engage à généraliser leur emploi sur ses propres chantiers au cours de la décennie », a précisé le groupe de BTP dans un communiqué.
« C’est un objectif très ambitieux », a affirmé le président de Vinci construction Pierre Anjolras, précisant que ce béton avait déjà été utilisé sur un chantier à Roissy, où le groupe a « atteint 88% d’utilisation de béton bas carbone ».
Ingrédient crucial du béton, la production de ciment est un processus particulièrement polluant, nécessitant le chauffage du calcaire et de l’argile à très haute température pour créer le « clinker », liant de base du ciment et principale source d’émission de CO2 par réaction chimique.
Pour tenir son objectif de réduction de carbone dans la construction, Vinci a mis au point un béton bas carbone « à base de laitier de haut-fourneau » issu du recyclage de déchets « venant de la production de la fonte ».
Ce béton ultra bas carbone, « c’est-à-dire sans clinker », a souligné M. Anjolras, permettrait de réaliser « 60% d’économies de CO2 par rapport à un béton normal ».
En plus de l’utilisation de son nouveau béton, le groupe de BTP souhaite développer son offre de matériaux recyclés.
A plus large échelle, Vinci et ses pôles Energies, Concessions, Autoroutes et Immobilier souhaitent réduire de 40% leurs émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport à 2018.
Son grand concurrent, Bouygues, a annoncé des objectifs proches, promettant à la même échéance de réduire de 30% les émissions directes de sa filiale de travaux routiers et ferroviaires, Colas, et de 40% celles de ses autres activités de construction.
L’autre géant français du BTP Eiffage expérimente pour sa part des bétons comportant jusqu’à 100% de granulats recyclés, dont la première utilisation est attendue l’an prochain.
lpb/mla/LyS