Voiture à hydrogène : la France veut 100 stations d'ici 3 ans
Si l’électrique a indéniablement une bonne longueur d’avance, le gouvernement français compte aussi développer la mobilité hydrogène sur le territoire. Dans cette perspective, Bercy remettra d’ici la fin du mois aux ministres de l’Économie et de l’Énergie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, un rapport faisant état de la situation actuelle du marché de l’hydrogène-mobilité. L’ambition affichée du gouvernement est d’installer 100 stations d’ici 2018.
Ce rapport est rédigé conjointement par le Conseil général de l’économie (CGE) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), deux organismes internes de Bercy. « L’idée, c’est de savoir comment la France doit se positionner sur cette énergie et comment développer une offre industrielle nationale. Les États-Unis, le Japon ou la Corée sont très en avance », rappelle une source de Bercy. L’étude portera sur l’analyse de la filière hydrogène en amont (l’énergie elle-même) et en aval (les débouchés en matière de mobilité).
La France est en effet loin d’être avant-gardiste dans ce domaine. Devancé par les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud, qui font la course en tête, l’Hexagone a jusqu’ici privilégié le déploiement de véhicules électriques. Récemment, le constructeur japonais Toyota a débuté la commercialisation de sa Mirai en Allemagne, en Angleterre et au Danemark, mais pas en France.
Une France en retard, mais pas totalement larguée puisqu’elle compte actuellement cinq stations hydrogènes réparties dans les villes d’Albi, de Saint-Lô, de Grenoble et de Lyon. Pour chaque station supplémentaire, il faudra compter entre 1 million d’euros, pour les stations de 300 bars, et 5 millions d’euros, pour les stations de 700 bars. La différence de pression (bar) influe sur le temps de remplissage du réservoir, qui oscille entre 3 et 10 minutes selon le type de station.
Dans un premier temps, les industriels souhaitent cibler les professionnels (véhicules de livraison, de société, taxis, etc) pour ensuite s’adapter aux particuliers. Une alternative au tout électrique et au tout hydrogène semble toutefois émerger, avec des voitures combinant les deux formes d’énergie. C’est le cas de Renault qui commercialise, depuis l’automne dernier, des Kangoo électriques équipés d’une pile à combustible œuvrant comme une batterie de secours.
Pour l’acquisition d’un véhicule fonctionnant à l’hydrogène, l’État verse un bonus écologique de 6 300 euros, et exonère les professionnels de la taxe sur les véhicules de société (TVS). Un bémol toutefois, les stations de dihydrogène sont considérées comme des sites Seveso et il ne sera donc pas possible de faire le plein dans les stations-service traditionnelles.
Samuel BEDIN
Crédits photo : Zgonnik