Voiture à hydrogène : le "futur" de Toyota arrive en Europe
Au Japon, Toyota a lancé avec un succès inattendu (pour ce type de voitures) une voiture roulant à la pile à combustible à base d’hydrogène. Forte de cette réussite, la marque japonaise part à l’assaut de trois pays européens, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Danemark. C’est un véritable pari sur l’avenir que fait Toyota. Ce n’est d’ailleurs par hasard si le modèle commercialisé s’appelle Mirai, qui en japonais signifie « futur ».
La Mirai se présente comme une grande berline de 4,89 m de long, 1,81 m de large et 1,53 m de haut. Elle est munie d’un moteur électrique de 155 ch alimenté par une pile à combustible qui, associée à une batterie Nimh pour la récupération d’énergie au freinage, produit en direct l’électricité à partir de l’hydrogène. Celui-ci est stocké dans des réservoirs situés sous le plancher abaissant ainsi le centre de gravité du véhicule.
L’ensemble ne rejette que de la vapeur d’eau et possède donc les qualités environnementales d’une voiture électrique. Son autonomie est de 500 km et le plein d’hydrogène se fait en 3 minutes, comme pour une voiture à essence. L’argument principal de la voiture à hydrogène est donc le zéro émission tout en conservant la même facilité d’usage qu’une voiture à essence. Côté performances, l’engin passe de 0 à 100 km/h en 9,6 s et pointe à 178 km/h. Son prix est tout de même fixé à 66 000 euros (HT) ce qui ne va pas en faire de sitôt la voiture de monsieur « tout le monde ».
Quoi qu’il en soit, pour l’instant, le plus gros obstacle à la diffusion de la Mirai, c’est tout simplement qu’ils n’existent que très peu de stations capables de la ravitailler en hydrogène en Europe. C’est d’ailleurs la raison du choix de limiter la vente du véhicule à trois pays sur le Vieux Continent : ce sont ceux ayant déjà mis en place des stations-service de ravitaillement en hydrogène, ou qui vont le faire bientôt. La France, elle, ne possède aucune structure de ce type.
C’est la première fois qu’une voiture à hydrogène sera réellement disponible auprès du grand public. Toyota fait donc un pari audacieux et veut inciter dès à présent au développement d’infrastructures dédiées. Un pari bien plus risqué que celui de l’hybride et de la Prius qui est devenue l’une des voitures les plus vendues de la planète. Rien ne dit que la Mirai rencontrera le même succès, surtout si les voitures électriques, qui ont une longueur d’avance, voient leurs ventes enfin décoller… Le dernier mot à Karl Schlicht, vice-président exécutif de Toyota Motor Europe. Pour lui c’est « le début d’une nouvelle ère de la mobilité propre, un tournant majeur dans l’histoire de l’automobile. »
Crédit photo : SAUD AL OLAYAN
