Les voitures électriques coûtent moins cher que les voitures essence
Une voiture électrique ou hybride serait bien plus chère à acheter et à entretenir que ses cousines thermiques.
Cette idée reçue à la vie dure auprès des détracteurs de l’électromobilité. Pourtant, dans les faits, il semblerait bien que ce soit l’hypothèse inverse qui se vérifie : posséder une voiture électrique ou hybride coûterait moins cher à un ménage français que posséder une voiture essence ou diesel.
C’est du moins ce qu’affirme l’Union Fédérale des Consommateurs-Que choisir (UFC-Que Choisir) qui a récemment publié une étude comparative qui se concentre sur l’ensemble des dépenses liées à l’achat et à l’entretien d’une voiture en fonction de sa motorisation.
Explications.
La fin d’une idée reçue
L’UFC-Que Choisir a profité du Mondial de l’Automobile pour publier une étude comparative dont la conclusion rejette une des idées reçues qui freine la démocratisation de l’électromobilité : malgré un prix d’achat plus élevé, une voiture à motorisation électrique revient moins cher qu’une voiture à motorisation thermique.
Pour évaluer le plus justement possible le coût de possession d’une voiture, quelle que soit sa motorisation, il s’agit de prendre en compte l’ensemble des dépenses qu’est amené à faire son propriétaire tout au long de la durée de vie du véhicule.
Ce coût total de propriété comprend donc le prix d’achat mais également le financement de l’assurance, le coût de l’énergie (carburant ou électricité), l’entretien ou encore la dépréciation à l’usage.
À la lumière de tous ces facteurs de dépenses, la conclusion de l’UFC-Que Choisir est sans appel : les véhicules propres sont plus économiques que les voitures polluantes.
« Faute d’information suffisante, les prix d’achat et de carburant restent les principaux critères qui orientent le choix des consommateurs. Or, notre étude (…) montre que malgré un prix d’achat plus élevé, les véhicules électriques et hybrides rechargeables s’avèrent en réalité plus économiques que les véhicules utilisant un carburant fossile », estiment les auteurs de l’étude Coût de détention des véhicules : gare aux idées reçues.
Un budget énergie de 188 euros par an pour une voiture électrique
Si le taux d’émission de CO2 d’un véhicule nous permet d’appréhender son intérêt environnemental, l’étude des coûts globaux de détention d’une voiture révèle désormais son intérêt économique : et sur ce terrain-là, les véhicules électriques et hybrides rechargeables tirent leur épingle du jeu par rapport aux voitures essence et diesel.
Selon les calculs de l’UFC-Que Choisir, le coût total d’un véhicule électrique s’avère plus faible de 3% que celui d’un véhicule diesel et de 5% que celui d’un véhicule essence au bout de 4 ans de possession.
La motorisation électrique présente même plus d’avantage sur le marché de l’occasion : une voiture électrique en seconde main entraine un gain de pouvoir d’achat de 940 euros par an par rapport à une voiture diesel classique (en raison d’un coût total de propriété inférieur de 28%).
« Les véhicules électriques bénéficient d’un budget énergie de 188€/an, bien inférieur à celui d’un véhicule diesel (1.181€/an) ou essence (1.461€/an) et surtout d’un bonus de 6000 euros à l’achat, sans lequel l’électrique ne serait pas rentable (…). Néanmoins, selon nos estimations, grâce à la baisse des coûts de production, les véhicules électriques et hybrides rechargeables devraient rivaliser avec les voitures thermiques, même sans bonus, d’ici à 2025″, précisent les auteurs de cette étude.
Poursuivre avec la vidéo de Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire, interviewée par notre partenaire Réseau Durable :
Le paradoxe de l’électrique en zone rurale
L’UFC-Que Choisir se penche également sur les bénéfices économiques et environnementaux d’une voiture électrique en fonction du contexte urbain dans lequel elle est utilisée.
Là aussi, le résultat peut surprendre. Si la démocratisation des voitures propres en zone urbaine apparait comme une urgence environnementale et sanitaire, c’est en zone rurale qu’elle se distingue d’un point de vue économique.
« Grâce à une distance moyenne parcourue plus importante, le coût de détention d’une voiture électrique de première main en zone rurale est 5% inférieur à celui d’un véhicule diesel (soit 352€/an d’économie), alors qu’il est équivalent en zone urbaine. Le véhicule électrique apparait dès lors comme un choix pertinent pour les consommateurs ruraux, qui sont les plus pénalisés par l’augmentation de la fiscalité environnementale et l’absence de transport collectif adapté ».
C’est pourtant en zone rurale que se pose plus concrètement la problématique de l’autonomie limitée. Il est en effet plus difficile d’y trouver des points de recharge qu’en zone urbaine.
De grosses disparités existent encore entre les régions : la région parisienne compte plus de 30 fois plus bornes de recharge (158 stations pour 100.000 habitants) que le département de la Haute-Loire (5 stations pour 100.000 habitants).
« Au regard du défi environnemental et de l’enjeu consumériste, l’association appelle donc le gouvernement à imposer aux constructeurs une information sur le coût global des véhicules et à soutenir un objectif ambitieux de diminution des émissions de CO2 au niveau européen, pour faire émerger une réelle offre alternative aux véhicules essence et diesel ».