Le XXIe siècle sera-t-il celui de l’énergie éolienne offshore ?
Ce n’est pas un hasard que la couleur nationale de l’Irlande soit le vert ! Après avoir validé la fin des investissements souverains dans les énergies fossiles polluantes, le gouvernement irlandais ambitionne de favoriser l’utilisation des énergies décarbonées : le plan d’action pour le climat vise à porter à 70% la part des énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030.
Pour y parvenir, il a d’ores-et-déjà indiqué le recours massif à l’éolien en mer. L’Irlande souhaite que sa puissance éolienne installée en mer soit portée au moins à 3,5 GW d’ici une dizaine d’années.
C’est dans ce contexte-là qu’a été lancé le projet de Codling.
EDF Renouvelables acquiert 50% du projet éolien de Codling
EDF continue d’exporter ses compétences en matière d’énergie éolienne offshore. L’électricien français a en effet annoncé, le 11 février, sa prise de participation à un vaste projet éolien offshore situé en Irlande via sa filiale dédiée aux énergies renouvelables.
Cette dernière s’est positionnée auprès de la société irlandaise Hazel Shore Limited afin d’acquérir la moitié des parts de la ferme éolienne de Codling. Désormais associée à Fred Olsen Renewables Ltd, qui détient les 50% restants, EDF Renouvelables va participer au développement et à la construction de ce vaste parc situé au sud de Dublin.
Débuté en 2003, le projet offshore de Codling vise à exploiter les vents particulièrement favorables à la production d’énergie éolienne qui soufflent au large de la côte Est irlandaise.
Réparti sur deux sites, qui se trouvent à 13 kilomètres au large des côtes du comté de Wicklow, Codling devrait atteindre une puissance cumulée totale de 1 GW.
« EDF Renouvelables est très heureux de rejoindre le projet éolien en mer de Codling en partenariat avec Fred Olsen Renewables. Nous contribuerons ainsi aux objectifs du gouvernement irlandais en matière de développement des énergies renouvelables. Cet important projet conforte notre ambition d’être un acteur mondial de premier plan dans l’industrie de l’éolien en mer. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie CAP 2030 qui vise à doubler la production d’énergies renouvelables d’EDF d’ici 2030 en la portant à 50 GW nets », s’est félicité Bruno Bensasson, Directeur Exécutif du Groupe EDF en charge du Pôle énergies renouvelables et Président-Directeur Général d’EDF Renouvelables.
L’Irlande met le cap vers l’éolien offshore
L’Irlande semble bien décidée à respecter ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Les investissements déployés dans le secteur renouvelable devraient en effet permettre au gouvernement de déployer 5,8 GW de capacités de production respectueuses de l’environnement au cours des 10 prochaines années.
Pour atteindre une capacité de production renouvelable de 9,6 GW ‘non hydroélectriques) d’ici l’horizon 2030, l’île compte investir massivement dans le solaire photovoltaïque et l’énergie éolienne offshore.
« Le potentiel éolien et solaire photovoltaïque en mer de l’Irlande est considérable, ce qui portera la contribution des énergies renouvelables à la capacité installée à 62 % d’ici 2025 et 65 % d’ici 2030. Cela ouvrira de nouveaux marchés pour les éoliennes et les modules pour les centrales solaires, ainsi que pour les équipements associés nécessaires au transport de l’électricité produite vers le réseau. Le marché de la pose de câbles sous la mer sera également une opportunité commerciale clé dans le pays », estime Arkapal Sil, analyste de l’industrie de l’énergie chez GlobalData.
L’éolien offshore, un secteur en pleine croissance au niveau mondial
Selon les données publiées par l’association WindEurope, l’énergie éolienne attirent de plus en plus d’investisseurs. En 2019, ce n’est pas moins de 3,6 GW de capacité éolienne offshore qui ont été ajoutés au mix électrique européen grâce à des investissements chiffrés à plus de 6 milliards d’euros.
Résultat : le Vieux Continent dispose désormais d’une puissance cumulée totale de 22 GW pour l’ensemble de ses capacités de production éolienne.
Cette croissance est une tendance qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années, en raison des nombreux avantages que présente cette ressource énergétique.
Selon GlobalData, le marché mondial de l’éolien offshore devrait croitre à un taux annuel de 16,2% : la puissance mondiale pourrait donc atteindre 142 GW d’ici 2030 (contre 23,2 GW actuellement).
On remarque cependant que la puissance éolienne offshore se concentre sur un petit nombre de pays : Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Danemark et Belgique représentent quasiment 93% de la puissance éolienne en mer installée au niveau mondial.
« Nous assistons au début d’une véritable mondialisation de l’industrie éolienne offshore, qui s’étend au-delà des marchés européens. Un certain nombre de pays émergents ont mis en place des plans ambitieux pour marquer l’industrie mondiale de l’éolien offshore. Des pays tels que Taïwan, la Corée du Sud et les États-Unis sont susceptibles de devenir des marchés de gigawatts au cours de la prochaine décennie », explique Ankit Mathur, de chez GlobalData.
La publication de la dernière version de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie semble témoigner de la volonté du gouvernement français de rattraper son retard en matière de déploiement de l’éolien offshore.
L’État a en effet décidé de relever ses ambitions en matière de déploiement de turbines éoliennes en mer en plaçant son nouvel objectif à une capacité de 5,2 à 6,2 GW d’ici l’horizon 2028.
COMMENTAIRES
Il est intéressant de regarder les jours ventés ce qui se passe en Irlande et au Danemark (deux pays très équipés en éoliennes):
https://www.electricitymap.org/?page=map&solar=false&remote=true&wind=false
ils peuvent être en surproduction, exporter et pourtant émettre 2 à 3 fois plus de CO2 que la France.
Pourquoi???
Par ce que, avec cette énergie variable, face à une consommation variable, il faut équilibrer et pour cela, utiliser des systèmes de production puissants et pilotables (des centrales à gaz)
Au moment ou j’écris, l’Irlande du nord est à 409 g/kW.h, la France à 74 g/kW.h et le Danemark à 334 g/kW.h
Les pays qui ont choisi l’éolien émettent 4 à 5 fois plus que la France qui a choisi le nucléaire et s’en retire (à tord)