Zoom sur le Plan Climat du quinquennat Macron
Alors que certains n’hésitent pas à renoncer à leurs engagements climatiques, la France entend bien intensifier son action en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Accélérer le rythme de la transition énergétique et la mise en œuvre des engagements pris par notre pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat était notamment une promesse de campagne du Président Emmanuel Macron. Beaucoup de citoyens attendaient désormais plus de détails sur le sujet. C’est désormais chose faite : Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a présenté le jeudi 6 juillet le Plan Climat du quinquennat Macron. Zoom sur les mesures énergétiques qui composent la stratégie climatique française pour les 5 années à venir.
La France vise désormais la neutralité carbone d’ici 2050
C’est à la demande du président de la République et du Premier ministre que Nicolas Hulot s’est exprimé le 6 juillet afin de présenter officiellement aux Français les détails de l’ambitieux Plan Climat, qui va définir les grands axes de la politique climatique et énergétique française au cours des prochaines années. Ce Plan Climat se décline en six grands thèmes, vus comme des priorités par le gouvernement : rendre irréversible la mise en œuvre de l’Accord de Paris ; améliorer le quotidien de tous les Français ; en finir avec les énergies fossiles et s’engager dans la neutralité carbone ; faire de la France le n°1 de l’économie verte ; encourager le potentiel des écosystèmes et de l’agriculture ; intensifier la mobilisation internationale sur la diplomatie climatique.
« Ce plan n’est pas une fin en soi. C’est un programme qui va se structurer au fil du temps du quinquennat. C’est un cadre, une colonne vertébrale à laquelle on pourra greffer d’autres éléments », a expliqué le ministre de la Transition écologique et solidaire. Les mesures annoncées seront d’ailleurs déclinées dans la prochaine PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) annoncée pour la fin de l’année 2018.
L’objectif global a été revu à la hausse par le ministère de M. Hulot. Il ne s’agit plus de réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre de 75% en 2050 par rapport à 1990 (le fameux objectif dit de « facteur 4 »), mais désormais d’atteindre la neutralité carbone (les émissions de CO2 d’un lieu sont compensées par la réduction ou la séquestration du CO2 d’un autre lieu) d’ici 2050.
Un mix énergétique basé sur les énergies décarbonées
Pour y parvenir, Nicolas Hulot compte « en finir avec les énergies fossiles ». Il compte pour cela engager la France dans une sortie progressive de la production d’hydrocarbures d’ici l’horizon 2040. Le ministre a confirmé qu’un projet de loi interdisant les opérations d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures (conventionnels et non conventionnels) serait déposé au Parlement d’ici l’automne prochain. Dans la continuité de cette proposition, Nicolas Hulot veut également interdire la production d’électricité à partir du charbon, ressource fossile la plus polluante, dès 2022.
Le travail du gouvernement est donc d’élaborer un mix énergétique reposant uniquement sur les énergies décarbonées : le nucléaire et les ressources renouvelables. L’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire n’a donc pas évoluée. Le ministre a en revanche annoncé qu’il était désormais important de renforcer le développement des énergies renouvelables.
« Il faut encore simplifier le cadre réglementaire » pour atteindre l’objectif des 32% d’énergie renouvelable d’ici 2030, estime le ministre. « Des mesures seront prises dans le projet de loi relatif à la transformation des relations entre l’administration et le public ». M. Hulot a notamment indiqué que la programmation des appels d’offres sur les cinq prochaines années serait présentée « d’ici un an ».
Enfin, le gouvernement souhaite mettre l’accent sur la production de chaleur à base de ressources respectueuses de l’environnement. Le Plan Climat précise en effet que « le gouvernement étudiera l’augmentation, dans le cadre du plan d’investissement, des moyens du fonds chaleur pour soutenir la production de chaleur renouvelable ».
La révolution de l’électromobilité
Toujours dans l’optique de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et à améliorer le bilan carbone du secteur des transports, Nicolas Hulot a annoncé qu’il retravaillerait la fiscalité essence-diesel et qu’il mettrait en place une prime destinée aux ménages modestes désireux de se débarrasser d’un vieux véhicule polluant (diesel d’avant 1997 et essence d’avant 2001) au profit d’un véhicule plus propre.
Mais la véritable « révolution » du Plan Climat reste l’objectif d’en terminer avec la commercialisation des véhicules à motorisation thermique (diesel et essence) d’ici l’horizon 2040. Un objectif que le ministre reconnait aussi ambitieux que « lourd » pour les constructeurs, mais dont il juge les conditions désormais réunies pour se lancer.
Enfin, le gouvernement a annoncé son intention de faire la guerre aux passoires énergétiques. La rénovation thermique du bâtiment est en effet un des premiers chantiers que le gouvernement mettra en place : dès septembre prochain, une feuille de route sera publiée pour supprimer les 7 millions de passoires énergétiques grâce à une enveloppe budgétaire de 4 milliards d’euros. « Un accompagnement sera proposé à tous les propriétaires et occupants en situation de précarité énergétique afin de proposer à chacun une solution de rénovation et de financement adapté ».
COMMENTAIRES
Je pense que de nombreux particuliers attendent avec impatience le détail des propositions en matière de transition énergétique et les nouveaux textes qui seront applicables dés 2018. Il est primordial que des décisions soient prises pour que, réellement, les énergies renouvelables deviennent un jour la norme.